Les MOLÉ et l'histoire de France
Les origines de la famille MOLÉ
Famille originaire de Troyes en Champagne, illustre dans la robe depuis Guillaume Molé, échevin de cette ville, qui en chassa les Anglais sous le règne de Charles VII (1429). Ses descendants ont formé trois branches : celle des seigneurs de Villy-le-Maréchal, canton de Bouilly, département de l'Aube, éteinte en 1678 ; celle des seigneurs de Juzanvigny, canton de Soulaines, département de l'Aube, éteinte en 1658 en la personne de Jean Molé, président des enquétes au parlement de Paris ; celle des seigneurs de Lassy, de Champlâtreux, anciens département de Seine et Oise, qui s'est perpétuée jusqu'à nos Jours.
"Les Magistrats au parlement de Paris"
La famille Molé, l'une des plus célèbres maisons de la noblesse parlementaire, était originaire de Troyes, où elle exerçait au milieu de XVe s. le commerce des draps. Fixée à Paris au XVIe s., agrégée à la noblesse par charges parlementaires depuis 1537, elle dut surtout son élévation à Mathieu Molé, 1er président du temps de la Fronde, puis garde des sceaux. Elle a donné sept présidents au parlement de Paris, un évêque au XVIIIe s., un Premier ministre sous la monarchie de juillet. Elle s'est alliée aux Cosse-Brissac, aux Nicolaÿ, aux Lamoignon et s'est éteinte dans la maison De Noailles. Elle est restée surtout de robe.
"Histoire des Pairs de France"
Guillaume Molé, riche habitant et échevin de la ville de Troyes, qui de concert avec Jean Lesguisé, évêque de cette ville, et son beau frère, en chassa les Anglais sous le règne de Charles VII, et mourut en 1459, a été la souche de cette illustre famille, laquelle a formé les trois rameaux suivant :
1 - Les seigneurs de Villy-le-Maréchal, de Montabert, de Villemoiron, etc., branche éteinte en 1678, dans la personne de Pierre François Molé, seigneur de Villy-le-Maréchal, capitaine du régiment de Navarre, tué au combat de St Denis, en Hainaut. Il était fils de Claude Molé, Vème du nom, seigneur de Villy-le-Maréchal, de Roncenay, de la Coste, de Puellemontier, etc., maître d'hôtel ordinaire du Roi.
2 - Les seigneurs de Juzanvigny, des Hayes et de Vitry-sur-Seine. Nicolas Molé, seigneur de Juzanvigny, 3e fils de Jean Molé, seigneur de Villy-le-Maréchal, (celui-ci fils de Guillaume, premier auteur de la famille) et de Jeanne de Mesgrigny, vint s'établir à Paris, ou il fut reçu conseiller au parlement en 1517. Il eut trois femme; 1° Jeanne Hennequin; 2° Jeanne Carmolue; 3° Jeanne de la Grange-Trianon. De la première, il laissa Nicolas, dont on va parler, et de la troisième, Edouard Molé auteur de la troisième branche. Nicolas Molé, seigneur de Juzanvigny, fut intendant général des finances. Edouard, son fils unique, mort en 1634, conseiller au parlement de Paris, n'a aussi laissé qu'un seul fils, Jean Molé, seigneur de Juzanvigny, président aux enquètes, décédé en 1658, le dernier rejeton mâle de cette branche.
3 - Les seigneurs de Lassy, de Champlâtreux, de Luzarches, etc., marquis de Méry-sur-Dise. Édouard Molé, chef de cette branche, nommé par le roi Henry IV, 1602, président à mortier au parlement de Paris, après avoir exercé les fonctions de procureur général pendant la ligue, et décédé le 17 septembre 1616, fut père du célèbre Mathieu Molé, seigneur de Lassy et de Champlâtreux, né en 1584, décédé le 3 janvier 1656, après avoir rempli les fonctions de président aux requètes du palais pendant quatre ans, de procureur général au parlement pendant vingt-sept ans, de premier président pendant dix ans et de garde des sceaux pendant cinq ans, fonctions dans lesquelles il a déployé, à des époques très-orageuses, un des caractères les plus beaux et les plus historiques de la magistrature française (1). Il eut entr'autres enfants, 1° Édouard Molé, abbé de Saint-Paul de Verdun, nommé, le 22 mai 1647, évèque de Bayeux, sacré le 14 février 1649, et décédé le 6 avril 1652 ; 2° Jean Molé, qui a continué la descendance ; 3° François Molé, abbé de Sainte-Croix de Bordeaux, maître des requètes en 1657, mort le 5 mai 1712, à l'âge de 87 ans ; 4° Mathurin Molé, chevalier de l'ordre de Malte, chef d'escadre, décédé le 23 août 1657.
Jean Molé, seigneur de Champlâtreux, maître des requètes en 1643, conseiller d'état, intendant de justice et président à mortier en 1657, mort subitement le 6 août 1682, eut pour fils aîné Louis Molé, seigneur de Champlâtreux, président à mortier au parlement de Paris en 1682, décédé le 3 janvier 1709, père de Jean-Baptiste Molé, seigneur de Champlâtreux et de Lassy, pourvu de la même charge en 1709. Celui-ci mourut subitement le 5 juin 1711, laissant Mathieu-François Molé de Champlâtreux, marquis de Méry-sur-Dise, (aïeul du comte Molé, pair de France), né le 30 mars 1705, conseiller aux conseils d'état et privé, nommé, le 1er mars 1731, président à mortier au parlement de Paris, puis premier président en septembre 1757, charge dont il s'est démis en 1763, en faveur de M. de Paupeou, qui depuis fut chancelier de France. Il est décédé en 1793, ayant eu pour enfants, Édouard-François-Mathieu Molé, dont on a parlé plus haut, et Marie-Gabrielle-Félicité Molé, née le 18 mars 1740, mariée le 30 août 1756, avec Louis-Joseph-Timoléon, duc de Cossé, mort sans enfants le 29 août 1759.
(1) on trouve une excellente Notice sur Mathieu Molé dans le tome XIX, pp. 284 & 295 de la Biographie Universelle, ancienne et moderne. Le comte Molé, pair de France, a fait imprimer la Vie de ce magistrat, son cinquième aïeul, en tête de la 2ème édition, (1809), de ses Essais de morale et de politique.
Les armes de la famille MOLÉ
Ecartelé ; aux 1 et 4, de gueules au chevron d'or, accompagné en chef de deux étoiles du même, et en pointe d'un croissant d'argent, qui est de Molé ; aux 2 et 3, d'argent à un lion de sable armé et lampassé de gueules, qui est de Mesgrigny.